Ce soir, la promenade dans la campagne est fort agréable. La journée a été chaude bien que ce soit la fin de l’été et celle des vacances – dernière soirée donc. Mes yeux veulent tout emmener, mon attention s’ouvre en grand pour retenir cette atmosphère simple et joyeuse car je ne reviendrai que l’an prochain. Avant la nuit, j’ai encore le temps de prendre le raidillon contournant la première maison du village. Depuis le jardin derrière, il me semble entendre comme une tristesse. Oui, un enfant pleure. À travers le grillage, je l’appelle doucement. Dans un sanglot, il m’explique que sa grand-mère vient de mourir, qu’il ne pourra plus venir la voir ni jouer ici. Je ne sais que faire, le grillage m’empêche de le consoler, de lui faire des baisers. Alors je fais appel à mon sport préféré : le lancer d’étoiles que je pratique depuis que je suis toute petite. Un soir que je venais de casser ma poupée et de lui dire adieu, j’ai ouvert la fenêtre de ma chambre et je l’ai lancée si fort qu’elle n’est jamais retombée. Mes yeux accrochés au ciel virent à cet instant une étoile qui me faisait un signe rapide dans le ciel noir. J’étais si heureuse de la savoir vivante tout là-haut. Depuis, je sais où vont les morts. C’est mon secret. Alors, je dis à l’enfant : – Va chercher un objet de ta mamie. Ce qu’il fit. Avec une force acquise depuis tant d’années de pratique, je lance sa grand-mère le plus loin que je peux vers le ciel. Une étoile s’allume et lui fait un signe. – Tu vois, elle est là-haut maintenant ! Chaque nuit, avant de te coucher, si tu sais observer, elle t’enverra un baiser. Où que tu sois elle te suivra. Il n’existe aucune école pour enseigner le lancer d’étoiles. Il se pratique dans le secret du cœur. Anne Masson
Rien n’accaparait autant mon père que la lecture. Il réclamait le calme autour de lui. Le silence était la condition de ses muettes rencontres. Moi, n’ayant ni frères ni sœurs, je délaissais très tôt les jeux, faute des échanges qu’ils nécessitaient. Je me jetais sur les romans avec un attrait irrépressible. Je ne lâchais jamais celui que j’avais en main pour aller à table, sous l’œil à la fois fier et réprobateur de ma mère. Elle n’avait été qu’un jour à l’école et nous enviait ce à quoi, douloureusement, elle ne pouvait accéder. J’ingurgitais, enfant, les mots de la comtesse de Ségur, de la bibliothèque verte. Boulimique, je me remplissais de l’imaginaire de l’autre qui n’autorisait pas encore le mien. Vers dix ans je m’emparais de Zola, Steinbeck, Dickens. C’est d’ores et déjà à cet âge-là, la possibilité d’identifications multiples, l’ébauche, dans ce monde muet, d’un regard vers l’extérieur. À l’adolescence je dévorais Dostoïevski, celui qui avait scruté les profondeurs psychologiques de ses personnages jusqu’aux ambivalences extrêmes. Ces lectures me procurent toujours une curiosité jubilatoire de la langue d’un auteur à l’autre. Je les découvre encore. Le lecteur est un incessant traducteur solitaire des écrits singuliers. La littérature me chuchote que ce qui ne peut se dire se lit entre les lignes. J’y insère mon monologue silencieux avec les personnages. Entre les lignes Fadila
Je me regarde une dernière fois dans le miroir. Ma coupe, mon maquillage, mon vernis sont réglés comme sur du papier millimétré. J’ai osé la robe rouge et les talons aiguille assortis. Je vais peut-être prendre la lumière. Le flash des photographes feront crépiter le feu qui m’agite. J’ai réussi à masquer les cernes qui creusent mon visage par le stress de la cérémonie. J’ai répété toute la nuit mon discours. Je le sais par cœur. Au cas où. Au cas où je suis lauréate. Cela fait des jours que je fantasme cette scène. Je l’ai joué des centaines de fois dans mon cerveau. Si j’avais vraiment du talent. Si ma vie changeait définitivement. Et si. Et si… Il est temps d’en finir avec ce suspense insoutenable. Je dois me remettre à conjuguer au présent et reprendre la ponctuation de ma vie. Je ne sais pas. Un point, une virgule, même un point-virgule me permettraient de reprendre ma respiration. Je veux en finir avec cette parenthèse de la sélection avec ces trois petits points de la délibération du jury. La Présidente du jury enfin s’apprête à prononcer le nom de la lauréate. Mon cœur va exploser. Il cogne sous ma robe rouge. “Le prix Femina 2021 est remis cette année à Anne Cécile Petit pour ses échanges épistolaires.” Ah mon Dieu ! Je dois me lever et dignement marcher jusqu’au pupitre que le Président m’invite à rejoindre. Pourquoi ai-je choisi le rouge ? Mes jambes flagellent. Je m’arroche et fixe mon auditoire. Je pose les mains sur le pupitre. Je respire et cherche au fond de ma mémoire ce discours que j’ai écrit que je trouve péremptoire d’un seul coup. Je n’ai jamais su improviser. “Cher jury, chères toutes, chers tous, Tout a commencé un 8 mars. Symboliquement j’avais choisi la journée de la femme pour envoyer mon manuscrit à l’éditeur . Une longue maïeutique de mots, la péridurale en moins. Il aura fallu neuf mois et deux confinements, six mois de couvre-feu, la fermeture des cinémas, des théâtres, des musées l’annulation des concerts, des festivals, la fermeture des bars, des restaurants, le report de projets de vacances, l’overdose de zoom… pour aboutir ce projet littéraire qui sommeillait en moi. Ainsi je voudrais en premier lieu remercier la COVID. Respectueuse de l’Académie française, remarquez que j’emploie l’article LA et non le si communément répand. Une telle épidémie ne pouvait qu’être féminine. Telle Eve mangeant la pomme entraînant l’humanité sous le joug du péché. Non pas du tout ! L’épidémie est féminine parce qu’elle révèle notre extraordinaire résilience, notre capacité à résister, à s’adapter. Les femmes font cela depuis des millénaires. Je suis donc particulièrement fière de recevoir ce prix Femina en ces circonstances. Ensuite, je voudrais remercier Sophie Ducharme. Sophie Ducharme n’est pas la voyante de mon quartier, celle qui aurait deviné mon fabuleux destin à l’étude des lignes de ma main. Elle n’est pas non plus coach en développement personnel qui aurait su gonfler à bloc le capital confiance en moi. Sophie Ducharme anime un atelier d’écriture à l’Union Saint Jean à Bordeaux. Toujours bienveillante elle accueille les mots de ses plumots et plumotes dans la joie et le rire. Je repense avec émotion à Laurence, Chrystel, Noémie, Nathalie, Christine, Benjamin, Alexis…que j’avais toujours plaisir à retrouver, même par écran interposé. Il aura fallu une consigne. Je me souviens combien je trouvais que ce mot “consigne” renvoyait à l’univers scolaire et faisait peser un couvercle sur la liberté du stylo sur la page blanche. C’était ma première séance. Il fallait écrire une carte postale à la personne de son choix et raconter ses vacances. Et naturellement j’ai écrit à ma grand-mère. J’ai réalisé ce jour-là que ce qui m’amenait à l’écriture était que je ne pouvais plus lui écrire des lettres. Enfin, je voudrais remercier mes grands-parents sans qui je ne serai pas devant vous aujourd’hui. ” Femina Anne-Cécile
Arriver dans une grande ville à l’aube de son âge adulte, son adolescence dans le dos, ça n’est vraiment pas facile, tu peux me croire. Surtout quand on se sent déjà toute petite et que marcher au milieu des buildings vous coupe le souffle à chaque pas. Et quelle grande, impressionnante, majestueuse ville que Paris. Parfois submergée par tant d’immensité, j’éprouvais, à mon entrée dans cette nouvelle vie, le besoin de me terrer. De marcher dans des endroits bas de plafonds, des couloirs, plus rassurants pour les petites souris comme moi. Les vieilles Halles parisiennes avaient étrangement cet effet apaisant sur moi, malgré (ou à cause de) leur désuétude. Et c’est là que je suis « tombée en amour » de toi. Dans une minuscule boutique chinoise, poussiéreuse et assez mal éclairée. Il fallait te trouver au milieu de tout cet imbroglio de trucs et de machins en tout genre. Je me rappelle très clairement le premier moment où je t’ai prise en main. Dans mon souvenir, la petite échoppine s’est éclairée pour mieux te présenter à moi. Comme pour être sûre de bien me montrer tes feuilles de cerisier rose qui n’ont jamais flétries, ta forme oblongue et asiatique si originale et, surtout, la transparence de ta céramique. Que tu étais fine, légère, presque fragile. J’ai immédiatement eu envie de prendre soin de toi, de te serrer tout doucement sur mon cœur pour ne pas te faire trop de mal, de te couvrir de bisous. Mais je me suis abstenue, le vendeur regardait déjà d’un œil étrange mes câlins à un «simple » objet. Je te ramenai alors au plus vite à la maison, te gardant dans les mains pendant tout le trajet du retour, de peur de te briser. Enfin arrivée, je te posai sur ma table basse, juste pour pouvoir t’admirer. Nous étions en juillet et un rayon de soleil te traversa. Décidemment, la lumière t’allait tellement bien. Malgré les quelques 35°C, j’eus une folle envie de thé noir brûlant. Pour voir à quoi tu pouvais bien ressembler quand tu n’étais pas juste la plus belle des tasses. Et là, quel bonheur ! Ce nuage parfumé qui s’échappait de toi semblait t’habiller d’une traîne de mariée évaporée. Chaque matin, depuis, je me suis réjouie de te retrouver, de te lover dans le creux de mes mains pour me réchauffer, de caresser tes courbes comme celles d’une amante fidèle et tendre, de te laisser m’accompagner les soirs de grande tristesse, les matins de doute ou les joyeux dimanches de lendemains de fête. Toi qui a toujours été à mes côtés, qui m’a toujours tenue la main, j’ai été heureuse de pouvoir un peu te rendre la pareille quand notre amie à poils longs, la princesse Simone, a trouvé amusant de te faire glisser à terre pour jouer avec tes milles morceaux. Ne lui en veux pas trop, les chats ne comprennent absolument rien au cérémonial du thé. Je n’ai pas réfléchi une minute, hors de question de te jeter. Superglue en main, j’ai scrupuleusement recollé chacun des petits bouts de toi, comme le je pouvais. Finalement, ton côté « tasse à trous », avec ton anse de guingois, ne t’en donne que plus de charme. Ne t’inquiète pas, ma compagne de toujours. Tu peux me voir parfois t’être infidèle avec la petite bleue portugais ou la blanche « I Love NY ». Mais ne leur dis pas, aux autres, c’est toi la seule, l’unique, la tasse de ma vie. Fleurs de cerisier Adeline
Ou des cocottes en papier Et les tables d’écolier Le ciel les apaise Feuille blanche, Pas de devoir Rien à consigner Tout est dehors Ou se lit dans les nuages Feuille blanche Ou des avions de papier Agités par la fenêtre Comme de petits voyages Le ciel les appelle Feuille blanche Pas de trésor Rien à confisquer Tout est dehors Ou se lit dans les nuages Feuille blanche Ou des poèmes sans pied Sans rythme ni mètre Sans grillage Le ciel les amène Feuille blanche Point de passeport Rien à déclarer Tout est dehors Ou se lit dans les nuages Léo Niel Feuille blanche
Dans la petite ville, bien innocente, dans un quartier bien tranquille, il s’en passe parfois de belles, et bien sûr la morale s’indigne. Mais finalement c’est bien ça qui est drôle, de mettre un coup de pied dans ces conventions bien poussiéreuses. Mr et Mme Duchmoll habite dans ce quartier au 21, 2éme étage. Mr et Mme Chmolldu habite le même quartier, au 21 aussi, mais au 4éme. Ils sont sensiblement du même âge et ont commencé à se fréquenter à force de se croiser dans les escaliers. Mme Duchmoll aime bien Mr Chmolldu et Mme Chmolldu aime Mr Duchmoll. Tout va donc pour le mieux au 21 de la rue. Au fil du temps, ils se sont de plus en plus croisés dans ces escaliers. Le voisin du 3éme s’en est même plaint, un jour, de toutes ces allées et venues. – Vous n’avez qu’à nous vendre votre appartement et nous le nôtre, est l’affaire est jouée, avait proposé Mr Duchmoll Il est vrai que maintenant, ce manège est incessant. Les mauvaises langues en arrivent à dire, sous couvert bien sûr, que Mme du 2éme fricotte avec Mr du 4éme, et que Mme du 4 fricotte avec Mr du 2. Et les pires disent même, enfin aucune preuve, que les dames fricottent ensemble, pendant que ces messieurs font de même. Ah non, un immeuble pas fréquentable ! – Je n’ose plus sortir de chez moi de peur de les croiser en petite tenue – Et moi je piste leurs allées et venues pour sortir quand ils ne sont pas là – Et moi, qui suis au 3éme, je ne vous raconte pas tout ce que j’entends. Je suis pris en sandwich entre ces pervers ! Les commentaires vont bon train. Les gens adorent ces histoires, ça les occupent, et ils peuvent baver. Il leur faut toujours une tête de turc, et là, 4, pensez donc quelle aubaine ! Et le cirque va continuer pendant bien longtemps. Mais un jour, le gardien, qui comme chacun sait est très observateur, constate que Mme Duchmoll et Mme Chmolldu ont des ventres qui s’arrondissent. La nouvelle circule à la vitesse de la lumière et pour le coup, tout le monde traine dans les couloirs. On passe l’aspirateur vingt fois devant son palier, on nettoie sa serrure, on brique la porte qui se met à briller comme un sou neuf. Ces femmes enceintes, se font féliciter par les voisins et voisines hypocrites. Des sourires longs comme des prières qui quémandent des explications. Mais bien sûr, rien ne vient, rien !. Et les mois passent avec le même manège, tous les jours. Les voisins ça peut être têtus ! Le fameux jour de la sortie tant attendue de ces nourrissons arrive enfin. Les deux femmes accouchent le même jour, dans le même hôpital. Et vous le croirez ou non, tous les voisins défilent à la maternité, pour voir la bouille de ces nouveau-nés. À qui ressemblent-ils ? Toute la question est là. Le reste importe peu. Sauf que… Maintenant que va-t-il se passer dans nos escaliers, avec deux enfants de plus… Et bien moi, je prépare mes valises… Joëlle
Aujourd’hui je lui écris car jamais je n’ai pu lui parler. Aujourd’hui je me confie car mon deuil est fait. Jamais il n’aura de prénom. D’âge, d’humeur ou de caractère. Papa ne le porteras pas sur ses épaules en chantonnant. Jamais de colère ou de larmes, de caprices ou de malice. Pas de petite souris sous l’oreiller, de jeux de société, de maitresse à l’école et ses félicitations. Pas de copains survoltés à la maison le mercredi, de maman avec lesquelles papoter. Pas de câlin sur le canapé devant Toys Stories, de moustaches de chocolat chaud ou de rollers à l’intérieur sous mes protestations. Une pièce aurait été ta chambre, neutre, simple, chambre d’amis. Pas de jouets ici. Et ça c’est moi qui l’ai choisi. Choisi pour cet être qui aurait pu prendre vie et occuper cet espace. Mais le silence envahit les lieux. Ça ne me dérange pas. Je me suis préférée à lui. C’était lui ou moi. Mes études ou lui. Jamais je n’aurais pu jongler avec les deux. Ça me dépassait. Mais je ne regrette pas. La vie est faite de choix. On m’a dit un jour que choisir c’était sacrifier. Il fallait qu’un de nous deux renonce à son futur pour préserver l’autre. J’ai choisi pour lui vu qu’il n’existait pas encore, mais qu’il se mettrait à vivre sous ma responsabilité si je ne faisais rien pour enrayer ça. Ce fut éprouvant car ce n’était pas le genre de choix de gens de mon âge. Un menu Big Mac ou Mac first ? Coca ou Ice tea ? Petite ou grande frite ? Moi j’ai dû décider pour un avenir, jouer les sœurs Parque. Voilà j’ai coupé le fil naissant. C’est dur mais c’est comme ça, fatalement. Jamais Léna
Il ne m’a laissé qu’un philomenstera. Une plante verte avec des feuilles en forme d’oreilles. Il m’avait abordée au cours d’une soirée où je ne connaissais personne. M’a-t-il dit son nom ? Je ne sais plus. Je me souviens seulement qu’il était passionné de botanique. Je l’ai écouté. Il a dû prendre cet intérêt pour une invitation. Le lendemain soir, il sonnait chez moi avec une plante verte sous le bras. « Vous aimez mes oreilles de philomonstera ? » J’allais lui fermer la porte au nez, mais en regardant bien, les oreilles de mon botaniste m’ont séduite. Je l’ai laissé entrer et me suis abîmée dans son jardin secret. On a connu des crépuscules sensuels au parfum du jasmin, ; des matins frais où l’hibiscus rouge se balance au vent ; des après-midis à effeuiller la marguerite. Il me parlait de roses rouges et de myosotis, m’offrait des orchidées. Mais un jour l’appel fauve des fleurs du mal s’est fait entendre. La fleur de colchique a remplacé le magnolia. La cigüe s’est implantée. Son jardin, j’ai quitté. D’un seul coup toutes les fleurs se sont fanées. L’image du botaniste s’est effacée. Il ne me reste rien. Rien… …qu’un philomonstera. Étienne
Combien de culs, fesses, popotins ai-je connu ? Combien d’histoires, toutes si singulières même si les grands thèmes restent sensiblement les mêmes : la vie, l’amour, la mort… les histoires qui commencent, celles qui se terminent, celles qui comblent de bonheur et celles qui déchirent… Combien d’humains ai-je connu ? Les solitaires, les amoureux, les amants, les gros durs et les grands timides, les bien rangés et ceux en marge, les bourrés du matin et ceux du soir, les insomniaques la nuit et les adeptes de la petite sieste en milieu d’après-midi. Combien de larmes aussi, combien de chagrins ai-je connu ?… de ruptures, de pertes ? Toutes ces voix… elles m’ont parfois caressé ou bousculé, mais aussi agressé, envoûté, amusé, terrifié… Combien de sacs oubliés, de vestes, de pulls, d’objets parfois vite retrouvés mais si souvent définitivement égarés… les sandwichs à moitié terminés laissés par un employé pressé attirant quantité de pigeons et d’oiseaux gourmands ou affamés qui ont laissé mon assise en bois souillée ? Combien de petites mains prenant appui pour essayer de grimper sur moi, tout seul, comme un grand ? Le vent, la pluie, le froid, le soleil, la neige parfois… soumis à toutes les intempéries, mes couleurs se sont ternies, et pourtant, je semble toujours aussi apprécié pour ne pas dire chéri ! J’entends les soupirs de soulagement des vieilles dames fatiguées d’avoir un peu trop marché et ceux des mamans qui n’en peuvent plus de courir après leurs garnements. J’ai connu des pleurs d’enfants et des caprices de grands. Des adolescents devenus parents se souvenir de moi et raconter à leurs enfants les histoires cocasses autour de ce banc… ce banc, c’est moi, fidèle au poste, toujours présent, fatigué mais solide et accueillant à défaut d’être confortable. Je suis là pour vous… asseyez-vous, essayez-moi ! Merci ! Chrystel